Enfin une autre source qui valide ce que j’explique à longueur de journée sur les paramètres qui influencent la délivrabilité ! Chaque fois que j’explique le déroulement d’un audit délivrabilité, il arrive un moment où j’explique que dans un audit, je passe 70 % du temps à analyser les aspects techniques… pour finalement recommander des actions qui portent à 70 % sur l’engagement, la qualité des données et les interactions avec vos destinataires.
Si j’écris cet article, c’est parce qu’Oracle, à l’occasion d’un webinar et d’un article publiés récemment, a sorti un très beau graphique résumant l’évolution des facteurs influençant la délivrabilité ces 20 dernières années. Graphique qui va (heureusement) largement dans le sens des conseils délivrabilité de Badsender.
Plongeons ensemble dans cette analyse qui devrait faire réfléchir plus d’un responsable email marketing sur ses priorités en matière de délivrabilité.

Graphique de l’évolution des facteurs délivrabilité entre 2003 et 2025 – Source Oracle
Qu’est-ce que ce graphique nous apprend sur l’évolution de la délivrabilité ?
Tout d’abord, deux paramètres sont relativement stables, les volumes et l’infrastructure (avec une petite évolution ces dernières années).
Ensuite, et on n’insistera jamais assez, le contenu, qui était totalement central au début de la délivrabilité, s’est réduit de manière incroyable (ce n’est pas pour rien que nous avons rédigé un article dédié à l’impact sur la délivrabilité de la proportion d’images dans un email ou à l’impact du contenu sur la délivrabilité). Ça aussi, il faut encore le répéter très régulièrement.
Deux paramètres ont pris beaucoup d’importance ces dernières années : la réputation du domaine et les plaintes.
Sur la question de la réputation, on le voit (on le sait), il y a une vraie bascule progressive de la réputation des IPs vers la réputation des domaines. Ce qui ne veut pas dire que la réputation IP n’a plus de poids.
Enfin, dans le graphique, l’engagement semble perdre de l’importance, c’est pour moi un point de désaccord avec les auteurs du graphique, mais nous y reviendrons un peu plus loin !
Et donc, quels sont les paramètres qui influencent le plus la délivrabilité ?
Si nous transformons les données de 2025 en pourcentages approximatifs (réalisés avec une règle en mesurant la hauteur sur mon écran, méthode pas très scientifique inside 😉), voici ce que ça donne :
- Réputation du domaine : 23 %
- Plaintes : 19 %
- Infrastructure : 12 %
- Réputation IP : 12 %
- Bounces et Spam Traps : 12 %
- Engagement : 12 %
- Volume : 5 %
- Contenu : 5 %
Finalement, à part la réputation du domaine et les plaintes qui sont plus élevés que les autres paramètres, et le volume et le contenu qui sont plus bas, il n’y a pas d’indicateur qui écrase tout.
Si nous rassemblons ce que j’ai appelé en intro « l’engagement, la qualité des données et les interactions avec vos destinataires », nous obtenons 55 % du total. Et si l’on considère que dans la réputation IP/Domaine, il y a de nombreux paramètres influencés par « l’engagement, la qualité des données et les interactions avec vos destinataires », nous obtenons facilement nos 70 %.
Besoin d’aide ?
Lire du contenu ne fait pas tout. Le mieux, c’est d’en parler avec nous.
Pour ce qui est des paramètres techniques de la délivrabilité, que nous retrouvons dans la partie infrastructure, partiellement dans la question du volume et des contenus, mais aussi de nouveau dans la réputation IP/domaine, nous obtenons en effet pas loin de 30 %.
Je peux donc dire que globalement, je suis assez d’accord avec ces ratios.
Des facteurs délivrabilité qui évoluent en fonction des pays et des secteurs d’activité !
OK. Donc on peut prendre ces paramètres pour une vérité absolue ? Mhmmm, pas vraiment ! Pour rappel, les paramètres et facteurs qui influencent la délivrabilité changent pour chaque opérateur de messagerie.
C’est pourquoi il est primordial de bien connaître la composition de votre base de données et surtout la répartition de vos destinataires par domaine de leurs adresses email (ou destination).
Voici quelques éléments qui peuvent fortement influencer la pondération de ces paramètres délivrabilité :
- Les pays vers lesquels vous envoyez vos emails : Est-ce que les grands webmails internationaux y sont très représentés ou est-ce qu’une majorité des destinataires utilisent des messageries locales ?
- La démographie de vos destinataires : En fonction des générations, du genre, du milieu social… il existe de grandes disparités dans les fournisseurs de boîtes email utilisés. Par exemple, en France, en B2B, Gmail est souvent numéro un, sauf pour des bases de données de personnes plus âgées qui auront Orange en numéro un.
- B2B ou B2C : Évidemment, si vous ciblez des destinataires B2C, vous allez principalement envoyer vos messages vers des boîtes email grand public… et en B2B vers une multitude de domaines professionnels (qui seront gérés par quelques grandes solutions spécialisées).
Il y en a sans doute d’autres 😉
Il est parfait ce schéma ? Je peux le prendre au pied de la lettre ?
Généraliser est un exercice délicat. La délivrabilité n’est pas une science exacte mais la somme d’expérimentations, d’indices collectés, d’informations incomplètes réunies par les experts du secteur. Réussir un résumé des paramètres de délivrabilité dans un si petit graphique est donc un exploit, mais peut aussi être (gentiment) critiqué.
Ma plus grande critique porte sur le peu de place que prend l’engagement dans le graphique. D’un point de vue pédagogique, il semble indispensable de dire et de répéter que l’amélioration de l’engagement est centrale dans une bonne stratégie de délivrabilité.
Néanmoins, je comprends la difficulté des auteurs qui devaient aussi laisser de la place à la réputation IP et domaine qui est fortement influencée par… l’engagement. On va donc se dire que dans les 35 % de réputation du graphique, on retrouve aussi de l’engagement.
Autre remarque, si les plaintes spam sont revenues sur le devant de la scène (merci Gmail et Yahoo !) ces dernières années, il est un peu hasardeux de penser qu’elles avaient perdu autant de poids. C’est d’autant plus vrai en Europe où les paramètres d’engagement sont moins facilement exploitables qu’aux États-Unis.
Concernant l’infrastructure, je suis totalement aligné avec le graphique. Son importance est en évolution, mais est loin d’être un facteur déterminant dans une stratégie d’amélioration de la délivrabilité. Ne pas correctement configurer son authentification email rendra l’envoi d’email impossible, mais avoir une infrastructure bien configurée ne garantira jamais de délivrer vos emails.
Il n’en reste pas moins que ce graphique est une très belle opportunité de réfléchir à votre délivrabilité et aux leviers dont vous disposez pour l’améliorer.
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