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Interview de Splio : Point sur l’activité de la plateforme suite à l’arrivée de Jean-Philippe Baert en tant que nouveau CEO

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Lors de cette interview réalisée le 9 avril 2024, nous avons eu l’opportunité d’entendre Jean-Philippe Baert, nouveau CEO de Splio, quelques semaines après son arrivée au sein de l’entreprise. Ce fut également l’occasion d’écouter Antoine Parizot, Chief Product et Tech Officer de Splio, sur les questions liées à l’intelligence artificielle.

Jean-Philippe Baert, nous explique les impacts des acquisitions successives de Tinyclues et D-AIM, deux sociétés spécialisées dans la data et la prédiction. C’est l’occasion de comprendre ce qu’est devenu Splio après ces récentes acquisitions et comment ces intégrations ont permis de renforcer son offre dans un marché de l’automatisation marketing et de la CDP ultra compétitifs.

Nous avons aussi exploré les ajustements de la plateforme en réponse aux exigences du marché, mettant en lumière comment Splio adapte ses outils et services pour mieux répondre aux besoins des entreprises.

La discussion se porte également sur les premières actions et la vision de Jean-Philippe Baert en tant que CEO, notamment ses plans pour stimuler l’innovation, renforcer l’écosystème de partenariats et étendre Splio à l’international. Enfin, l’entretien aborde les développements futurs de Splio dans l’utilisation de l’IA générative, ainsi que les défis éthiques et pratiques associés à ces technologies.

Le site de Splio : https://splio.com/

Où en est Splio après l’acquisition de Tinyclues et D-AIM ?

Jonathan Loriaux – Un an après l’acquisition de Tinyclues, deux ans et demi après l’acquisition de D-AIM, où en est Splio ? Comment pitchez-vous vos services et votre positionnement sur le marché ?

Jean-Philippe Baert – Nous avons eu, au cours de ces deux dernières années, la joie d’accueillir nos collègues de chez D-AIM, puis ceux de Tinyclues l’année dernière. Ces services sont maintenant notre environnement.

Ces deux acquisitions (D-AIM et Tinyclues, ndlr) nous ont permis de faire un bond en avant dans des domaines que l’on devait compléter chez Splio.

Autour de la data et de la prédiction, ces acquisitions nous ont apportées beaucoup de choses. La première, c’est l’acquisition des compétences et d’une connaissance approfondie de l’individuation et de la prédiction. Ces acquisitions sont aussi venues renforcer nos savoir-faire technologiques.

Notre nouvelle plateforme tout-en-un de marketing automation avec CDP est d’ailleurs construite autour de la technologie de Tinyclues. Elle a été rendue possible par l’acquisition de ces deux pôles de compétences.

On est maintenant en mesure de pouvoir couvrir les différents niveaux de maturité des clients du retail.

Nous sommes fiers de compter parmi nos 500 clients des marques comme FAGUO, Bobbies, Le Coq Sportif, Wethenew, ou encore The Kooples, Maison du Monde et la FNAC. Nous les voyons toutes croître à leur rythme et les accompagnons avec l’offre qui leur convient. Prenons le cas de Fauchon par exemple, leurs équipes ont embarqué notre plateforme de Marketing Automation en 2017, notre moteur de fidélité en 2021 et notre CDP fin 2023.

Ce qui est très important, c’est que nos clients grandissent avec notre plateforme et nous grandissons avec nos clients.

Splio, une plateforme unifiée ou différents outils ?

Jonathan Loriaux – Est-ce que ça veut dire que les différents outils issus des différentes acquisitions sont toujours disponibles individuellement en plus de la plateforme unifiée ? Ou est-ce la plateforme unifiée que vous privilégiez ?

Jean-Philippe Baert – Les choix que l’on a faits sont liés à la typologie de marché que l’on a.

Il faut ajuster et adapter notre offre à ce que demande le marché.

Une entreprise ne peut pas dire : « Je veux couvrir tout le marché avec un ensemble de fonctionnalités », quand le marché n’est pas là ou que le marché n’est pas porteur.

On a acquis des solutions qui, en stand-alone, à une époque, ont performé, ont percé sur des marchés. Si tu prends la technologie de Tinyclues, il est aujourd’hui beaucoup plus porteur de l’intégrer directement à des fonctions marketing automation.

L’ADN de Splio depuis de nombreuses années a toujours été de servir le marché du Mid-Market. Et c’est là où l’association Marketing Automation et CDP est la plus pertinente.

Par ailleurs, l’aspect data, analyse de la data et prédiction autour de la data – ce qu’on appelle l’individuation – est essentielle dans des marchés complètement à part, mais très particuliers et très porteurs. C’est le cas par exemple des telcos en Afrique et au Moyen-Orient.

Quelles actions après l’arrivée de Jean-Philippe Baert en tant que CEO ?

Jonathan Loriaux – Tu as pris tes fonctions de CEO chez Splio il y a quelques semaines maintenant. Quels ont été tes premiers réflexes et tes premières actions ?

Jean-Philippe Baert – Le premier réflexe, c’est de comprendre la problématique dans laquelle se trouve l’entreprise. De comprendre les problématiques dans lesquelles elle se situe avec ses produits, son marché, les dynamiques à l’intérieur de l’entreprise. Ça a été assez rapide.

J’ai trouvé une société qui a beaucoup entrepris, mais qui avait aussi besoin de rationalisation. Il y a eu l’accumulation de beaucoup de choses positives, des gens qui sont arrivés, des services qui se sont rajoutés aux autres, des process surabondants, etc.

Jonathan Loriaux – Quelles sont les missions que les actionnaires de Splio t’ont confiées ? Comment perçois-tu l’avenir du marché ?

Jean-Philippe Baert – Les missions que m’ont confié les investisseurs, c’est principalement de renforcer la place de leader de Splio. Après ces acquisitions, après la période toujours compliquée d’intégration, quels sont exactement les relais de croissance qu’on peut avoir, comment on les met en place et aussi maintenir la rentabilité ?

Les investisseurs ont décidé de soutenir nos ambitions avec un apport financier de 7,5 millions d’euros pour accélérer l’innovation. On a donc de quoi réaliser nos projets dès maintenant !

Nous allons développer trois axes stratégiques principaux. Investir dans l’innovation. La CDP, bien sûr, mais aussi la partie IA générative. On va en parler dans un instant avec Antoine. Renforcer notre écosystème. Ça, c’est une chose que ce Splio doit maintenant faire, puisque jusqu’à présent, elle était dans un environnement plutôt aisé pour naviguer plutôt seule. Et là, on ne peut plus aujourd’hui, en 2024, continuer à avancer sur notre marché sans être entourés d’amis, de partenaires. Donc, mise en place de connecteurs dans le sens de partenaires technologiques ainsi qu’un travail plus proche avec des agences. Et enfin, quand on atteint beaucoup de parts de marché au niveau local, il faut pouvoir s’étendre sur d’autres marchés, dont l’international.

Intégration de l’IA dans les outils de Splio, quels sont les impacts de l’IA générative ?

Jonathan Loriaux – Sur votre site web, et depuis un certain temps, Splio est décrit comme une plateforme boostée par l’IA. Outre la partie ciblage, on est assez souvent déçus par les nouvelles fonctionnalités IA qui sont développées par des outils de gestion de campagne. Il y a souvent des outils orientés rédaction qui sont arrivés ces derniers temps. Il y a des questions sur l’optimisation des moments d’envoi. Au-delà de ce que vous pouvez faire historiquement avec Tinyclues, comment l’utilisation de l’IA dans Splio sort du lot ?

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Antoine Parizot – C’est une bonne question. Quand on a pris le sujet du prédictif en 2020, on s’est dit, on a le choix de le faire seul ou de se fait accompagner. C’est ce qui a donc donné D-AIM et Tinyclues.

Dans la partie prédictive, il y a tout ce que faisait Tinyclues historiquement, qui a une énorme valeur, qui est toute la partie ciblage pour prédire les comportements d’achat.

Tinyclues était une plateforme qui avait un certain prix, avec plutôt des clients entreprise ou des gros clients de mid-market. On a donc l’enjeu de pouvoir amener cette capacité de ciblage pour prédire les comportements d’achat vers tous nos clients. Démocratiser en renforçant tout ce qu’on peut amener comme valeur pour les clients.

Un exemple, on a maintenant aussi la capacité de prédire les engagements. C’est-à-dire : « Tiens, je veux créer une campagne pour faire rentrer des personnes dans un programme de fidélité. »

Il y a aussi l’optimisation du plan de campagne. Là, on utilise le prédictif pour justement se dire : “OK, j’ai 30 campagnes à envoyer la semaine prochaine, j’ai 500 000 contacts en base, je ne veux pas envoyer plus 2 messages par personne. Comment j’arrive à optimiser ce plan de campagne ?”

Avec le prédictif, on aide nos clients dans la logique de priorisation des campagnes, d’optimisation du plan, quand ils ont beaucoup de choses à dire, pour avoir un bon équilibre entre le revenu qu’on génère et la pression marketing.

Dans l’univers du Gen AI où il y a beaucoup de hype et on essaye d’être très pragmatiques. On a tout intégré directement dans le builder pour nos clients. Au-delà de la traditionnelle génération d’objets que tout le monde va faire, on a plusieurs use cases qu’on va mettre à disposition ce mois-ci : générer des paragraphes, traduire des contenus, générer des pré-headers.

Comment sont abordés les risques et les impacts éthiques de l’intelligence artificielle ?

Jonathan Loriaux – Ça m’amène à une question qui est celle de la pédagogie et de l’éducation de vos utilisateurs à l’IA, au-delà de l’aspect hype de la technologie. Il y a aussi des questions sur les biais qu’on peut introduire, notamment sur la partie générative. Est-ce que vous avez des plans pour éduquer vos utilisateurs aux risques et aux avantages de l’intelligence artificielle ? Souvent, on met en avant les avantages, mais les risques ne sont pas mis en avant, notamment sur la créativité, sur la standardisation du contenu, etc.

Antoine Parizot – Sur la partie prédictive on croit très fort à l’IA qui est un copilote du marketeur. Je prenais tout à l’heure l’exemple de dire : J’ai une vingtaine de campagnes la semaine prochaine. Comment j’optimise mon plan de campagne ? On cherche toujours à se dire : « C’est quoi les 20 % des clients qui vont faire les 80 % du chiffre ? »

Tu vois tes 20 campagnes, tu vois qui est dedans, et après, en tant que marketeur, tu as la main pour te dire : « Tiens, je veux aller un peu plus fort ou pas. »

On essaye à chaque fois de ne pas être dans une black box. Tu as la maîtrise, parce qu’on te propose un plan et que tu peux remettre des nouveaux entrants, changer la pression, aller un peu plus fort sur un canal plutôt qu’un autre, et relancer l’optimisation pour voir les résultats. C’est une aide au marketeur.

Dans la partie de Gen AI, c’est une question qui est limite civilisationnelle que tu poses. La question, je la mets en deux temps.

Notre première mission, c’est d’introduire l’IA générative dans nos outils pour aider à la productivité de nos clients sans être un gadget.

Ensuite, sur la Gen AI, on ne la lancera que pour une partie de nos clients, alors que l’on pourrait la lancer pour tout le monde. Parce que l’on a justement besoin de mieux comprendre ce que cela va changer chez nos clients : est-ce qu’ils vont vraiment l’utiliser, comment vont-ils l’utiliser, quels sont les biais que ça va créer ? Est-ce qu’au final, ils vont générer des paragraphes et ils vont se dire : Ça me donne une inspiration, mais je vais moi-même écrire le paragraphe. Ou est-ce qu’au contraire, ils vont l’insérer et ne vont même pas regarder ?

Dans les prochaines semaines, on veut analyser quel est le comportement de nos clients au-delà de la hype. Parce que si on l’ouvre à 30 clients et que personne n’utilise au bout d’un trimestre, ou si, à l’inverse, les 30 clients l’utilisent tout le temps et qui font juste du copier-coller sans réfléchir, c’est très différent.

Ensuite, nous avons aussi beaucoup de discussions philosophiques , mais on n’a pas encore mis en place des bonnes pratiques éthiques autour de ça, parce qu’on veut d’abord définir le constat avant.

Vers une diversification de la cible adressée par Splio ?

Jonathan Loriaux – Aujourd’hui, vous avez une base clients très orientée retail e-commerce. Est-ce que vous avez un objectif de diversification ? Quel est l’impact sur la solution ?

Jean-Philippe Baert – Oui, on reste en effet très orienté retail. Le retail, c’est une industrie d’à peu près une trentaine de secteurs. C’est un domaine qui est très, très vaste. Nous avons donc encore beaucoup à conquérir sur ce marché ! Nous sommes leaders en France, et comptons bien étendre plus encore nos parts de marché en Espagne, en Italie, et bientôt ailleurs en Europe.

Nous investissons par ailleurs dans les Télécoms et notamment dans le marché du Pre-Paid en Afrique et au Moyen-Orient à partir de notre bureau à Tunis.

Tu m’as posé une question sur les petits comptes. C’est aussi une chose que j’ai vue en arrivant et pour laquelle on a dû rationaliser. Servir aussi bien le monde de la grande entreprise que de très petits comptes, ça fait beaucoup pour une société de 250 personnes. On a décidé de se focaliser et de rester orienté SME pour la partie Marketing Automation et CDP, et également grands comptes pour tout ce qui est parties prédictives, ainsi que telco.

Il s’agit là d’une industrie qui a des besoins très avancés en matière de CVM (Customer Value Management) auxquels nous répondons avec notre offre d’Individuation, notre offre prédictive de marketing one to one.

Une de nos marques de fabrique, c’est cette capacité que l’on a à délivrer et à s’occuper de nos clients.

Je crois que c’est quelque chose qu’on veut non seulement cultiver, mais garder. On est là pour aider nos clients, depuis la phase d’onboarding jusqu’au développement. Nos clients restent en moyenne plus de six ans chez nous. On va continuer à cultiver cette différence autour des services et autour d’une capacité à vraiment s’intéresser à nos clients.

Conclusion

Jonathan Loriaux – Un petit mot pour conclure ?

Jean-Philippe Baert – En un mot, Splio est un des acteurs majeurs sur ce marché et le restera. Fort de nos acquisitions et des apports technologiques qu’ils nous procurent, on est capable d’étendre nos domaines fonctionnels à des choses qui sont aujourd’hui demandées par le marché : CDP et IA.

Notre avenir nous appartient, il dépend de notre capacité à conquérir ce marché et offrir les bonnes solutions.

J’ai non seulement toute confiance, et nous en avons également les moyens, comme je le disais tout à l’heure. Et la confiance surtout de nos investisseurs pour conduire ce projet à bon terme.

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