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Interview de Kamel Naït-Outaleb, fondateur de la fintech à impact OnlyOne

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”Le marketing c’est ce juste équilibre entre bien vendre ce que tu fais, avec conviction, sans tomber dans le trop simpliste, car ça peut être vite du greenwashing”

Kamel Naït-Outaleb

Comment faire du marketing dans un secteur très technique et réglementaire ? Comment rétablir la vérité dans un secteur très greenwashé ? Comment marketer des messages compliqués donc longs à expliquer ? Comment convaincre une large audience qui n’a pas le temps ?

Dans ce 16ème épisode du podcast « Sobriété & Marketing…possible? », Marion Duchatelet discute avec Kamel Naït-Outaleb, cofondateur de la fintech à impact OnlyOne qui souhaite donner à ses clients le pouvoir d’agir avec leur argent. Ils abordent plusieurs défis auxquels est confronté le secteur bancaire, notamment la difficulté de faire du marketing dans un secteur très technique et réglementaire, ainsi que la lutte contre les messages simplistes du marché pour rétablir la vérité.

Kamel Naït-Outaleb est animé par la volonté de déconstruire les idées reçues et les fausses croyances du secteur bancaire. Il a le souci de la vérité vraie, d’expliquer le pourquoi du comment, mais comment convaincre une large audience qui n’a pas le temps ? C’est tout le défi d’OnlyOne.

Au fil de la discussion, Kamel et Marion explorent différentes manières d’y parvenir. Ils soulignent l’importance d’identifier les obstacles au changement de banque pour trouver les bons messages et toucher le public, de lutter contre les idées reçues et les fausses croyances et de l’importance de l’humain dans ce processus pour expliquer et rassurer les gens.

Bonne écoute !

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La transcription texte du podcast enregistré avec OnlyOne

Marion Duchatelet – Badsender
Bonjour Kamel.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Bonjour Marion.

Marion Duchatelet – Badsender
Merci d’avoir pris de ton temps pour enregistrer ce podcast. Je suis ravie de t’avoir avec nous. Première question un peu basique, mais est ce que tu peux commencer par dire qui tu es ? Et ce que tu fais aujourd’hui ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Je suis Kamel Naït-Outaleb. Je suis cofondateur d’OnlyOne. OnlyOne, c’est une FinTech de paiement à Impact, donc FinTech green. Avant de lancer OnlyOne, j’ai eu un parcours bancaire. J’ai travaillé une grande partie de ma carrière en bancaire. J’ai commencé à travailler très jeune, à 17 ans, je crois. Et à 24 ans, je suis entré dans la banque par la petite porte en tant que chargé d’accueil, puis j’ai évolué dans tout le réseau bancaire en tant que conseiller, conseiller patrimonial, directeur. Ensuite, j’ai intégré un grand groupe, HSBC où là, j’ai travaillé dans les fonctions support, sur des projets de création de produits, épargne, crédits, sur des projets de refonte de processus. Et très vite, j’ai pris la casquette réglementaire. Je me suis occupé d’implémenter des réglementations pour tout le groupe, quel que soient les lignes de métier. Et en 2017, j’ai décidé de tout quitter. J’avais 40 ans, jeune papa qui commence à se poser des questions sur la suite de sa carrière et sur l’avenir de ses enfants aussi. Et en 2017, j’ai quitté HSBC pour me lancer, déjà, dans une reprise d’études et ensuite dans l’aventure entrepreneuriale.

Marion Duchatelet – Badsender
Comment a germé l’idée de créer OnlyOne ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est une espèce de continuité à ma carrière. J’ai appris beaucoup de choses dans la banque, comment elle fonctionne, ce qui va, ce qui ne va pas, ce qu’il y a à changer, ce qu’il y a à garder. C’est plutôt une continuité. Et cette continuité est née d’un constat qui est qu’au final, quand on commence à s’intéresser au sujet de l’impact qu’on peut avoir d’un point de vue sociétal, mais aussi environnemental, tout ramène à l’argent. Et ça tombe bien, ma carrière, je l’ai faite dans ce milieu là. Donc tout ce que j’ai appris pendant toutes ces années, j’ avais envie de le mettre au profit d’une cause un peu plus juste. Je voulais créer la banque dans laquelle j’aurais voulu travailler, qui rejoint mes valeurs, celles aussi des défis qu’on a à relever, qui sont à la fois sociétaux et climatiques. Le moteur a toujours été mes enfants, parce que la vraie question, c’est : quel avenir pour nos enfants ? Quand on est dans une période où on nous répète sans cesse qu’il y a un vrai sujet climatique, qu’on a des défis à relever pour 2030, 2050, moi, je calcule : en 2030 quels âges auront mes filles ? En 2050, quels âges auront-elles ? Et je constate qu’elles n’ont malheureusement pas la même insouciance, la même vie que nous on a pu connaître dans les années 80, 90.

Marion Duchatelet – Badsender À la fin de ta carrière chez HSBC, qu’est ce qui a fait que tu as arrêté ? Il y a un truc qui t’a dégoûté ? Tu t’es rendu compte que ce n’était pas si propre que ça ?

Kamel Naït-Outaleb – Only One Il y a beaucoup de choses. En fait, il y a le fonctionnement en tant que tel de la banque. C’est très pyramidal. Dès qu’on veut faire quelque chose, ça nécessite des strates de validation, etc. Ne serait ce que d’abord une idée. On va prendre par exemple le cas de : comment on fait du green, ça doit passer par des comités. C’est assez lourd. Sale, oui. Quand tu prends en âge, tu commences à te poser des questions sur le sens de ce que tu fais. Et quand tu creuses un petit peu, tu te rends compte qu’au final, tu n’apportes rien ou pire, tu dégrades ce monde. Et ce n’est pas facile à 40 ans de se dire « Allez, je lâche tout et je vais me lancer dans une aventure entrepreneuriale qui est beaucoup plus risquée mais avec une vraie conviction qu’on peut créer quelque chose de plus vertueux, mais c’est une vraie prise de risque, au final. Ça a été mûrement réfléchi. La conviction est trop forte pour se dire qu’on va rester à sa place « bien au chaud », parce que moi, j’étais « bien au chaud » là où j’étais auparavant.

Marion Duchatelet – Badsender
Je me doute. Quand tu as présenté OnlyOne, tu l’as présenté comme une FinTech à Impact. Je trouve que ce n’est pas évident de bien comprendre certaines notions quand on lit les médias ou quand on lit les différents sites web ou messages. Est ce que tu peux nous dire ce que ce qu’est la différence entre une banque, une néo banque et une FinTech ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Déjà, je te rejoins totalement. Aujourd’hui, le mot néo banque est utilisé à toutes les sauces. C’est à dire que maintenant, on ne sait même plus faire la différence entre ce qu’est une FinTech, une néo banque et une banque. Pourtant, la différence est très claire. Elle est déjà réglementaire. Une banque, c’est un établissement de crédit. C’est à dire qu’aujourd’hui, tu as quand même un acteur qui s’appelle l’ACPR, c’est l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution qui fait partie de la Banque de France, qui est le gendarme financier avec l’AMF. Une banque, c’est un établissement de crédits, on va dire comme une banque traditionnelle, qui a des agences bancaires, des conseillers, qui travaille sur toutes les lignes de métier, à savoir la banque du particulier, commerciale, la banque d’investissement. C’est la banque universelle en soi. Ça, c’est une vraie banque. Elle peut tout faire. Elle peut faire du crédit, elle peut faire du prêt, elle peut faire de l’investissement, elle peut proposer tous les produits d’épargne réglementaires type Livret A, LDD, PEL, etc. C’est vraiment la banque traditionnelle qu’on connaît, les grandes banques nationales qu’on connaît. Une Néo banque, c’est des nouveaux acteurs qui sont arrivés sur le marché, qui sont partis du principe qu’on pouvait simplifier la manière dont nous, en tant qu’utilisateurs, on pouvait faire de la banque. Comment je peux utiliser l’application bancaire pour faire toutes mes opérations sans passer par le guichet, sans passer par mon conseiller et de manière très simple et fluide. Pour autant, attention, ça ne veut pas dire qu’elles ont le statut de banque. C’est un néologisme qui a été créé pour pouvoir faire en sorte qu’on puisse comprendre plus facilement la différence entre une banque traditionnelle très ancienne avec des guichets, des conseillers, etc, et les néo banques qui sont plus digitales. Le terme « banque » peut être utilisé si la société, la FinTech et on va revenir après sur ce terme, a un agrément d’établissement crédit, ce qui est très rare au final. Au départ, quand on veut se lancer en tant que FinTech, il est difficile d’avoir tout de suite un agrément d’établissement de crédit. À moins d’obtenir l’agrément d’établissement de crédit qui coûte beaucoup d’argent, qui nécessite beaucoup de ressources, on parle de plusieurs millions d’euros. Les néo banques sont en général des « revendeurs » de solutions bancaires. Elles ont “juste” ajouté la partie technologique, la partie expérience utilisateur, etc.Mais elles ne sont pas des banques. Et donc, la FinTech, c’est en fait ce que je viens d’expliquer : à savoir une entreprise technologique qui utilise justement cette technologie pour proposer des services de paiement, des services d’épargne, d’assurance, etc, de manière beaucoup plus simple, plus fluide, mais sans avoir cette licence. En s’adossant à la licence d’un établissement bancaire ou agréé déjà par le régulateur. Il y a une vraie différence entre les trois.

Marion Duchatelet – Badsender
Donc, en fait, la néo banque d’aujourd’hui devrait être appelé FinTech, on est d’accord ? Si on prend tes concurrents comme Green Got ou Helios, ce sont des FinTech à Impact ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Ce sont des FinTech à Impact. On peut en citer d’autres aussi comme Lydia. Ce sont des FinTech. Aujourd’hui, il y a des acteurs européens qui ont obtenu des agréments d’établissement de crédits. Il faut bien regarder les agréments qu’il y a derrière. Vous avez des néo banques, vraies néo banques, qui ont obtenu des agréments d’établissement de crédits. Nous on est enregistré auprès de l’ACPR. C’est l’ACPR directement qui, au travers de notre partenaire l’établissement de monnaie électronique, a validé notre dossier. D’autres acteurs n’ont pas besoin de faire ça. Ils peuvent passer par un organisme qui dépend de l’ACPR. Ce n’est pas vraiment la même chose. Même là, il y a encore une différence. La France est complexe.

Marion Duchatelet – Badsender
Des vraies néo banques, des banques qui proposent du crédit, en France, il y a qui ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Des néo banques qui proposent du crédit ? Il y a une néo banque aujourd’hui qui s’appelle Memo banque, qui fait du contrôle professionnel, qui est un établissement de crédit, qui peut faire du crédit.

Marion Duchatelet – Badsender
D’accord, qui est pour les pros.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Pour les particuliers, il n’existe pour moi aujourd’hui pas de néo banque, à part des néo banques qui ont été créées par des banques elles mêmes. Typiquement, ma French Bank, c’est une néo banque qui a été créée par la Banque Postale. Tu as des acteurs comme ça qui, derrière, ont été créés par des banques traditionnelles.

Marion Duchatelet – Badsender
Justement, qu’est ce que tu penses de ça ? Des banques traditionnelles qui créent leurs propres néo banques ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Je pense que de toute manière, elles étaient obligées de suivre le mouvement. C’était nécessaire aussi de se mettre à la page. Les néo banques sont arrivées il y a 15 ans… Enfin, les FinTech sont arrivés il y a 15 ans avec une expérience utilisateur bien meilleure, la possibilité de faire toutes ces opérations, comme je te le disais, de manière plus fine, plus simple, alors que dans une banque, tu devais aller voir ton conseiller ou attendre deux jours pour faire une opération. Donc, elles se sont mis en ordre de marche pour apporter de la digitalisation et de l’innovation dans leurs offres. Je trouve que c’est un peu la suite logique. Il y a deux écoles. Il y a les banques qui vont créer leurs néo banques et tu as les banques qui vont racheter des néo banques, des FinTech pour les intégrer justement dans leurs offres.

Marion Duchatelet – Badsender
Ma question, c’était plutôt s’ils suivent le mouvement, est-ce qu’il y a la même sincérité que ceux qui sont là.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est plus l’aspect commercial, c’est de faire en sorte de pouvoir répondre à un besoin qui est un besoin d’autonomie, de digitalisation. Par contre, sur la partie impact, je ne suis pas sûr. C’est totalement différent. Là, ça implique beaucoup de choses. Suivre le mouvement, oui. Par contre, elles sont quand même très en retard sur pas mal de sujets, notamment si on parle du sujet climatique. Et c’est bien de ça dont on parle, l’impact. Tant qu’il n’y aura pas de la même manière des acteurs comme nous qui vont prendre plus de parts de marché pour dire « Les gens veulent que ça change », ils ne bougeront pas. Il a fallu des années pour qu’elles le fasse, pour créer leurs propres néo banques, pour apporter toute la partie expérience utilisateur et digitalisation. Là, de la même manière, je pense qu’il va leur falloir du temps avant de se dire « En fin de compte, oui, effectivement, il faut changer. » Et encore, elles ne vont pas forcément changer pour les bonnes raisons. Elles vont changer parce qu’il faut le faire et pas par conviction.

Alors que les FinTech qu’on crée aujourd’hui, elles naissent d’une conviction que l’argent, qui est le nerf de la guerre aujourd’hui, peut être utilisé de manière différente, justement pour financer la transition et arrêter de financer des projets polluants ou des projets qui sont à l’encontre des valeurs humaines, typiquement, l’armement, des choses comme ça.

Marion Duchatelet – Badsender
Vous avez une banque de rattachement qui est Société Générale. Comment on la choisit, cette banque de rattachement ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
On ne la choisit pas. C’est tout le sujet de ce qu’on essaie d’expliquer. La première question que je me suis posée en créant OnlyOne, c’est comment moi, en tant que citoyen, je pourrais agir avec mon argent ? Et en fait, il s’avère qu’il y a deux leviers. C’est un, comment je consomme différemment. Comment je me rends compte que ma consommation a un impact. Et deux, l’épargne. Quand je ne consomme pas, j’épargne. L’épargne, c’est 80% de ce qu’on détient. Et à partir de cette question là, on a bâti les choses. Mon compte est la photo parfaite de ma consommation, donc on va aider un maximum de personnes à se rendre compte de leur consommation telle qu’elle est et on va les aider à réduire l’impact de leur consommation au travers du calcul de l’empreinte carbone.

Ensuite, on s’est posé la question de l’argent sur les dépôts. Mais tant qu’on n’est pas une banque, on ne peut pas faire cette promesse-là. On ne peut pas dire « L’argent que vous déposez chez Société Générale ou BNP pollue et pollue beaucoup plus que ta consommation”. Un, ce n’est pas du tout le cas parce que tout le monde n’a pas les mêmes moyens. Je lis souvent « Vous émettez 11 tonnes de CO? autant que votre consommation. » Et quand tu creuses les chiffres, c’est que vous avez 25 000 € dans une des grandes banques et ça émet 11 tonnes de CO?. Mais qui déjà a 25 000 € constamment sur son compte toute l’année ? Ça, c’est la première question. On parle aujourd’hui de crise sociale et on dit aujourd’hui aux gens « Vous polluez avec votre argent parce que vous avez 25 000 € à la banque. » On a vu que ce discours ne passait pas non plus et au fur et à mesure, on a vu aussi les seuils descendre. Maintenant, c’est “Vous avez 5 000 euros euros, c’est deux tonnes de CO?.

Le sujet de la banque de rattachement en était tout de même un. On a quand même regardé. Aujourd’hui, ce n’est pas une banque de rattachement. Quand tu te lances, le régulateur te dit que l’argent de tes clients doit être sécurisé. Il ne peut être sécurisé que de deux manières. Soit tu prends une assurance qui coûte très cher, soit tu cantonnes tes fonds. Et là, c’est dans un établissement de crédit français, voire européen.

Marion Duchatelet – Badsender
Ça veut dire quoi « cantonner ses fonds » ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Ça veut dire qu’ils doivent être sécurisés. Par exemple, Marion, tu vas avoir un compte chez moi, tu vas avoir ton IBAN qui est notre partenaire Treezor, ton argent est sur le portefeuille électronique. C’est ton argent, il t’appartient. Ni moi ni notre partenaire ne peuvent y toucher. En revanche, si jamais nous, on devait faire faillite, il faut qu’on garantisse ton argent. L’équivalent que ton argent est déposé sur un compte auprès de la Société Générale pour s’assurer que si toi, moi, OnlyOne ou mon partenaire Treezor fait faillite, l’argent soit à disposition dans une banque qui sera en mesure de te rembourser.

Marion Duchatelet – Badsender Mais pourquoi c’est Société Générale et pas HSBC, par exemple ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est notre partenaire, la banque de Services, elle, qui quand elle s’est créée, elle a justement, par obligation réglementaire, choisi un compte de cantonnement. En l’occurrence, pour nous, pour être totalement transparents, quand on a choisi Treezor, leur compte de cantonnement était au crédit mutuelle Arkea, ce qui nous allait très bien. Une banque mutualiste qui n’est pas un gros acteur. En revanche, entre temps, la Société Générale a racheté Treezor et forcément, pour une question d’optimisation, a demandé à ce que tous les clients basculent directement à la Société Générale. Voilà pourquoi depuis maintenant un an, les comptes sont sécurisés auprès de la Société Générale. On nous a beaucoup attaqués là dessus alors qu’il il y a un historique. Il faut nous laisser le temps aussi de faire les choses, on navigue dans un environnement réglementaire très compliqué. On ne peut pas nous demander d’avoir les mêmes exigences qu’on pourrait avoir auprès d’une banque. Une banque peut faire les choses. Elle pourrait très bien dire « Moi, c’est fini. J’arrête de financer l’armement, j’arrête de financer les géants fossiles. » Nous, on vient là avec ce qu’on peut faire et avec une réglementation qui n’est pas forcément à notre avantage. Et il faut nous laisser le temps aussi de trouver des solutions alternatives.

Marion Duchatelet – Badsender
Mais en fin de compte, pour toi, la Société Générale, c’est juste un moyen de sécuriser l’argent de tes clients. Par valeur, j’imagine que tu aurais préféré une banque mutualiste. Et puis j’imagine que ce n’est pas facile de changer.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Ce n’est pas facile de changer et encore une fois, ce n’est pas toi qui choisis. Tu me parlais de concurrents tout à l’heure, ils ont leurs partenaires et leurs partenaires choisissent. Comment ça fonctionne ? Je vais créer une FinTech de paiement qui va mesurer l’empreinte carbone, aider à réduire, mais pour ça, il me faut un partenaire. Ce partenaire, il n’a pas que OnlyOne. Tu imagines si moi, je disais à mon partenaire « Écoute, ce n’est pas la Société Générale, pour moi, ce sera la banque postale ou La Nef. Ça reste compliqué. Ce n’est pas toi qui choisis. Tu peux essayer d’aiguiller, de faire en sorte de trouver des solutions avec eux, mais tu ne choisis pas.

Marion Duchatelet – Badsender
Ok, très clair. Tu en as un peu parlé, mais moi, j’aimerais bien qu’on éclaircisse ça, parce que je pense que ce n’est pas évident non plus dans la tête de tout le monde. On dit souvent, et encore une fois dans les coms, qu’avoir notre argent chez BNP ou HSBC, toutes les banques classiques, c’est sale. Parce qu’elles investissent, et notamment dans les énergies fossiles. Mais concrètement, comment ça marche ? Imaginons, j’ai de l’argent dans une de ces banques classiques. Comment elles font ? Qu’est ce qu’elles prennent de mon argent ? Comment elles investissent ? Et en quoi c’est sale ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Déjà, ton argent n’est pas sale. Ton argent, tu l’as gagné et je pense que tu l’as gagné de manière honnête et on ne peut pas dire que ton argent est sale. Ni de la même manière, tu ne peux pas dire que parce que tu l’as déposé dans une banque, c’est sale. C’est le principe de base des banques. Les banques collectent de l’argent et avec cet argent, elles peuvent prêter cet argent. C’est très technique, mais quand tu as le bilan d’une banque, tu as le passif et l’actif. Le passif, c’est ce qu’elle va collecter auprès de ses clients, l’épargne, les dépôts, etc. C’est ses fonds propres, ses investissements aussi. Et avec ce passif, elle va financer de l’actif, donc prêter de l’argent aux particuliers, aux entreprises, aux grandes entreprises, etc. Elle va faire des investissements aussi. La banque va pouvoir utiliser une partie des dépôts de ses clients pour investir ou prêter de l’argent. Par exemple, typiquement, toi et moi, nous deux, nous avons 1 000 €. La banque va pouvoir prêter 2 000 et va pouvoir prêter à Total, à Shell, mais aussi au boulanger du coin, mais aussi à Madame Michu qui va acheter sa maison.

En fait l’argent est ce qu’on appelle du « fongible », c’est à dire que ton argent et le mien est mélangé et la banque peut en faire ce qu’elle veut, entre guillemets, par rapport à ce qu’elle a le droit de faire. C’est à dire qu’elle a le droit de prêter de l’argent avec ce qu’elle a collecté, en tout cas en partie, parce qu’elle doit garder des ratios pour la liquidité, la solvabilité, etc. Donc, elle ne peut pas tout faire non plus. Il y a une partie qui est aussi à la Banque centrale européenne. Quand on dit que l’argent est sale, c’est qu’en fait, quand tu déposes de l’argent dans une banque, le principe même d’une banque, c’est qu’elle collecte pour pouvoir prêter et investir. Et donc elle investit des fois, certaines beaucoup trop dans les énergies fossiles, dans l’armement, dans le gaz, le pétrole, etc. Et c’est pour ça qu’on dit que l’argent est sale. Une banque plus qu’une autre. Donc, il y a un vrai sujet par rapport à cela, c’est de se dire « Aujourd’hui, quelle est la part de mon argent qui pourrait être utilisée dans les énergies fossiles ? »

Là aussi, c’est quelque chose qui est intéressant de creuser. Parce que quand tu regardes le patrimoine financier des Français, tu as en moyenne 13% sur tes comptes de dépôt courants, c’est à dire l’argent que tu as sur ton compte chèque qui va te servir à payer le loyer, tes courses du quotidien, etc, tes factures. Et le reste, c’est sur de l’épargne. Donc, on a 87% sur de l’épargne. Et c’est la vraie question. Au final, ce n’est pas le compte de dépôt. Parce que par rapport au montant global, c’est assez minime, même s’il faut y travailler, mais c’est vraiment sur l’épargne. L’épargne, c’est quelque chose sur lequel nous, on a le choix. Les livrets qui vont être proposés, les comptes PEL qui vont être proposés, les assurances vie, etc. Là, il y a un vrai sujet de se dire « Comment je réoriente un maximum de flux pour que ça finance, un, l’économie réelle et deux, la transition écologique et que ça arrête de financer des projets néfastes ? » C’est là qu’on va rentrer dans des sujets un peu plus dans l’air du temps aujourd’hui, c’est les différents labels, justement, sur l’investissement socialement responsable, les labels green, etc/ Mais il faut savoir creuser dedans parce que tu peux avoir certaines choses dans lesquelles, malheureusement, tu as encore du Total, du Shell, du BP, du Gazprom.

Marion Duchatelet – Badsender
Comment vous vous différenciez, vous, là dessus ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Nous, notre différenciation, c’est un sur la partie des dépôts, le compte de dépôt qui représente ta consommation. Nous, ce qu’on va faire, c’est qu’on va mesurer, estimer l’empreinte carbone de tes dépenses, t’aider à mieux gérer justement ton budget et l’impact de ta consommation. Avec le compte de paiement, on va financer, grâce à des commissions qu’on perçoit, des projets de transition écologique. Ça, c’est sur la partie vraiment compte courant. Notre grosse différenciation, c’est ça, c’est de dire qu’on vous accompagne dans un mode de vie bas carbone au travers de votre compte de paiement.

Marion Duchatelet – Badsender
Ça veut dire que dans l’application ou quoi que ce soit, chaque fois que je fais une dépense, j’ai un score d’équivalent CO?, j’imagine ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Oui, c’est ça.

Marion Duchatelet – Badsender
Quand tu dis « On accompagne », c’est comment ? Moi, demain, tu vas me dire « Il faut que t’arrêtes d’acheter là. » ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
En fait, on va te donner des recommandations. C’est à dire que déjà, on voit par rapport aux moyens national sur, par exemple, des grandes catégories, on voit que tu dépenses beaucoup plus dans le loisir ou dans le transport, etc. On va te dire aujourd’hui, la moyenne de dépenses dans cette catégorie, c’est ça. Tu es peut être au dessus, donc ça veut dire que tu dépenses un peu plus. Donc, déjà, par définition, c’est plus fait que tu vas émettre plus. Il y a ça. Ensuite, tu vas avoir aussi une analyse fine des transactions pour dire, au final, si tu avais acheté du reconditionné, acheté du second de main ou mettre en avant certaines marques, tu aurais pu éviter tant de CO?. Parce qu’on arrive à avoir une lecture assez fine, sachant qu’on propose aussi dans l’application de scanner ses tickets, c’est à dire qu’à un moment donné, comme tu peux aller au supermarché acheter aussi bien des chaussettes que des tomates, on propose d’aller un peu plus loin et de se dire « Si tu nous donnes juste la photo de ton ticket, on pourra te donner des alternatives aussi d’achat.»

Marion Duchatelet – Badsender
Justement, c’est la partie dépenses, mais qu’est ce que tu fais avec mon épargne ? Comment tu t’en sers au profit de la transition écologique et solidaire ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Justement, là, on est parti du principe où on ne pouvait pas tout faire dès le départ. Déjà, créer une FinTech avec le paiement, l’algorithme pour mesurer l’empreinte carbone, etc, c’est quand même quelque chose qui est long. En plus, on a parlé de labellisation aussi par le ministère. On est labellisés par le ministère de la Transition écologique, donc on a fait les choses de manière assez sérieuse. Sur la partie épargne, on a créé une marketplace, c’est à dire que quand tu vas dire aux gens « Consomme différemment, mais aussi épargne différemment » et juste dire qu’au final, ton épargne peut être faite de manière à financer des projets plus vertueux, il faut trouver des solutions. Quand tu vas sur les moteurs de recherche, tu tapes « épargne verte », tu vas voir, tu peux faire le test. Déjà, pour t’y retrouver, c’est assez compliqué. Pour savoir en plus ce qu’il y a à l’intérieur, c’est encore plus compliqué. Nous, ce qu’on a fait, c’est qu’on a essayé de sectionner des partenaires qui ont cette volonté comme nous de changer les choses, notamment changer la finance et la banque, et qui ont cette capacité à proposer des produits qui vont, pour certains, par exemple, être alignés avec les accords de Paris. Ça veut dire qu’on doit contenir le réchauffement à 1,5 degrés. Je pense typiquement à l’assurance vie Goodvest, qui ont dû travailler avec des cabinets comme Carbone 4 pour travailler sur l’intégralité des supports dans lesquels ils vont investir et donc l’idée, nous, à OnlyOne, c’est de rediriger vers des solutions qui sont pour nous plus vraies, celles qui ont plus de transparence, qui peuvent nous faire une vraie mesure d’impact.

Marion Duchatelet – Badsender
Tout ça, c’est décidé en interne. J’imagine que l’algorithme qui calcule l’équivalent de tes dépenses. Tout ça, c’est des algos. Des algos et des choix au niveau des projets d’investissement, c’est des choses qui sont décidées en interne.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
En tout cas, la création de l’algorithme pour mesurer l’empreinte carbone, c’est nous qui l’avons créé. On l’a fait nous même. On ne l’a fait pas tout seul. C’est à dire qu’on a consulté l’ADEME, on a consulté l’association Bilan Carbone. On utilise des bases de données qui sont des bases de données fiables. Donc oui, nous, on fait ça. Et comme je te disais tout à l’heure, c’est qu’on l’a présenté aussi au ministère de la Transition avec leur label Green Tech Innovation qu’on a obtenu. ça a été aussi validé par une institution. Et sur la partie Marketplace, là où on va chercher les acteurs, nous, on regarde les acteurs qui proposent des produits d’épargne et d’investissement. Si c’est des produits qui correspondent à nos valeurs et qu’on voit qu’effectivement, il y a vraiment un suivi, qu’on évite du greenwashing, etc, dans ce cas là, on leur propose de faire partie de notre marketplace et que nos utilisateurs puissent souscrire de manière assez rapide et moyennant généralement des réductions sur les frais de gestion, des choses comme ça, pour que ça donne plus envie encore d’y aller.

Marion Duchatelet – Badsender
Vos clients, ils choisissent leurs projets en fonction d’une liste que vous avez établie avant ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Il y a deux choses. On mélange deux choses. Il y a la partie des financements que nous, on fait avec la carte de paiement. À chaque fois que tu vas payer, nous, on touche des commissions de la banque du commerçant. Et là, nous, on finance des projets. C’est à dire que le client peut choisir dans son application, effectivement, les petits centimes parce que c’est du microdon, finalement. Il ne faut pas croire qu’on va investir des millions d’euros et on ne va pas dire « Nous, on a investi des millions d’euros. » Nous, ce qu’on dit, c’est que c’est la force du collectif qui fait qu’on va pouvoir faire en sorte de financer beaucoup plus de projets. Tu as 10 000 personnes, 100 000 personnes et à chaque fois que tu payes, tu as 10 centimes. Ces 10 centimes, au fur et à mesure, à la fin du mois, ça fait quand même pas mal d’argent. Le client, lui, peut choisir dans l’application des projets soit de protection de la biodiversité, soit des projets de protection des droits humains, des projets de protection aussi de la vie animale. C’est le client qui choisit. Ça, c’est vraiment la partie de la manière dont nous, on finance des projets.

Ce que j’expliquais juste à côté par rapport à l’épargne, c’est parce que c’était la question de tout à l’heure, l’épargne, c’est cette marketplace où on va nous chercher des partenaires et le client a le choix, parce qu’il a 5 000 € à investir, de mettre 5 000 € dans l’achat d’arbres dans une forêt, 5 000 € dans une assurance vie, 5 000 € dans une entreprise à impact. C’est lui qui a le choix de de son investissement.

Marion Duchatelet – Badsender
D’accord. Donc, vous proposez aussi des assurances vie ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
De partenaires.

Marion Duchatelet – Badsender
De partenaires, tout à fait. Ok. Tu as utilisé le mot greenwashing tout à l’heure. Je le vois d’ailleurs que ça greenwashe pas mal dans le secteur des banques. C’est quoi les principaux messages trompeurs que tu vois et qui t’agacent ? J’imagine que pour travailler sur l’indispensable transparence, pour justement ne pas se faire taxer de greenwashing, il faut à chaque fois tout sourcer, dire que l’algorithme, c’est en partenariat avec l’ADEME qui lui même est Carbone 4. J’imagine qu’il faut tout sourcer et que ça doit être fatigant. Il y a une double question. C’est quoi les principaux messages trompeurs et comment vous faites pour travailler sur ça ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Moi, le principal message trompeur, c’est ce qu’on disait tout à l’heure. C’est quand vous voyez un message qui vous dit que votre argent n’ira jamais financer ça, déjà, c’est trompeur. Parce que comme je l’ai expliqué tout à l’heure, l’argent est fongible. C’est à dire que ton argent et le mien ne peuvent pas être dissociés pour dire l’argent de Marion va financer un projet Green et l’argent de Kamel va financer un projet de chez Total. C’est l’ensemble de l’argent qui est collecté, qui finance.

Marion Duchatelet – Badsender
Ce n’est pas à l’échelle de l’individu.

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Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Non, exactement. Ce n’est pas à l’échelle de l’individu, c’est à l’échelle de la banque. T’imagines bien que demain, je vais envoyer un courrier à une banque dans laquelle on me dit que c’est polluant, me dire « Vous allez arrêter d’investir mon argent dans les énergies fossiles, elle ne va pas lui répondre « OK, l’argent de monsieur Dupond va être utilisé uniquement pour ça. » Ce n’est pas possible.

Marion Duchatelet – Badsender
Non, mais sur de l’engagement pour tous ses clients.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
En revanche, elle peut le faire pour tous ses clients. Là, oui, effectivement, elle peut dire « Nous, on prend des mesures pour dire qu’à partir de maintenant, on arrête de financer de nouveaux projets d’extraction d’énergie fossile, de gaz, de charbon, etc. » Ça, c’est une possibilité.

Marion Duchatelet – Badsender
Ce n’est pas du greenwashing, si c’est bien fait ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
La banque postale le fait. La Nef, qui est une banque éthique, le fait. Mais après, il faut voir aussi la taille des banques. Les grosses banques, les plus grandes avec un bilan qui est dix fois supérieur à des petites banques disent qu’elles s’engagent, mais elles le font de manière très light et elles continuent surtout… En fait, le vrai problème, c’est ça, c’est qu’elles continuent de financer de nouveaux projets. Alors que normalement, on devrait déjà un, stopper et deux, commencer à désengager au fur et à mesure du temps. Là, c’est une vraie problématique. Mais ça, c’est une banque qui peut le faire, qui peut avoir ce discours là. Une banque peut le faire. Qu’elle le fasse et qu’elle ne le fasse pas, si elle ne le fait pas, c’est du greenwashing, si elle le fait, tant mieux. Mais là, on parle d’acteurs aujourd’hui, nouveaux sur le marché, qui n’ont pas d’agrément et qui disent « Nous, on est une banque green. » Déjà, tu n’es pas une banque, ni une neo banque et en plus, tu n’as rien de vert parce que tu ne peux pas flécher l’argent. Il y a cette notion de sécurisation des fonds qui font que de toute manière, ton argent in fine sera géré par une banque. Alors, tu peux avoir une banque plus ou moins vertueuse en fonction de, effectivement, du partenaire que tu vas avoir, mais tu ne peux pas dire que zéro euro ne financera les énergies fossiles. Tu n’en sais rien. Ce n’est pas possible. Donc ça, c’est des messages qui m’agacent. Moi, je sais qu’il y a des projets qui sont montés avec une vraie sincérité, en se disant « On veut changer les choses, par contre, on n’y connaît rien.»

Un message très vendeur a été fait dès le départ et au fur et à mesure de l’avancée, ils se sont rendu compte que c’était plus compliqué que ça, qu’ils ne pourraient pas vraiment faire ce qu’ils pensaient faire. Par contre, ce que j’aurais trouvé honnête, c’est dire « On s’est trompé, mais on va trouver d’autres solutions. » On va le faire, peut être en un an, mais peut être que ça va nous prendre cinq ans, peut être que ça va nous prendre dix ans. D’être honnête et transparent dès le départ et de se dire « On s’est trompé, on n’a pas fait la manière dont on voulait faire parce qu’ on s’est confronté à une réglementation qui est stricte et on a toujours cette volonté de le faire. Mais je trouve que c’est dommage que le message qui a été vendu n’ait pas été repositionné en disant « En fin de compte, on va faire des choses différemment. » ou « on va y aller step by step ».

Marion Duchatelet – Badsender
Tu voulais ajouter quelque chose ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Oui. Il y avait la notion d’impact aussi. Je pense que ça, c’est aussi un sujet important. Sur notre application, typiquement, on va mettre « Nous, on a financé 150 cahiers, 1 200 arbres. » On nous reproche de planter des arbres, mais je pense qu’en France, il y a une vraie situation aujourd’hui aussi sur la forêt qu’il faut préserver et protéger. Mais c’est tangible, c’est à dire qu’on a planté 2 500 arbres dans un projet ou on a planté 10 000 arbres. L’impact qui est annoncé par certains, c’est de dire « On a financé X millions ou X centaines de milliers d’euros qui ont permis de stocker 60 000 tonnes de CO?, qui nous ont permis de financer 100 000 mètres carrés de forêt. Ce qui m’agace, c’est que j’ai mis 10 000 euros sur un projet qui faisait un million et je m’attribue l’impact de tout projet. C’est ces messages là aussi qui sont agaçants Si tu as financé à hauteur de 10 % d’un projet, tu dois donner l’impact des 10 % de ton projet. En tout cas, quand tu dis à tes clients « Vous avez financé ce projet là, il faut donner les bonnes répartitions, les bonnes proportions.»

Tout est une question d’ordre de grandeur, c’est à dire que si moi demain, dans un projet de WWF ou Greenpeace qui demande de collecter un million d’euros pour sauver un kilomètre ou 10 kilomètres de banquise, est ce que tu trouves ça normal, moi OnlyOne, qu’ils mettent 500 euros et qui, dans ma communication, dit « J’ai financé 1 000 mètres carrés de banquise » ? Non. Ça aussi, c’est des messages qui m’énervent parce que c’est compliqué pour moi.

Marion Duchatelet – Badsender
J’ai l’impression que le challenge des FinTech à impact, c’est un peu de déconstruire et de lutter contre ces fausses..Enfin, j’ai l’impression qu’il y a une espèce de pression où on dit soit vous faites les choses parfaitement bien et, ça a un impact colossal, soit vous ne faites rien.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est vrai. À l’inverse de ce qu’on doit faire, au final. C’est un peu l’esprit colibri c’est à dire que chacun doit faire sa part et ça marche si on s’y met tous. Mais j’ai l’impression qu’il y a cette pression tellement forte. C’est pareil dans des médias d’ONG, etc, de dire qu’au final, si vous n’êtes pas vertueux totalement à 100 % et si votre impact n’est pas de x milliers de tonnes, de toute manière, on n’y arrivera pas. Ça n’aura aucun effet. Mais en fait, si on était tous acteurs, FinTech ou nouveaux entrants ou même les acteurs actuels, et si on y mettait tous un petit peu d’énergie de la même manière qu’on essaie de le faire là, ça aurait énormément d’impact. Plutôt que de se tirer des balles dans le pied ou… Parce que c’est pareil pour les médias. Je veux dire, à un moment donné, soyons raisonnables, ne survendons pas les choses, n’ayons pas honte de ce qu’on fait, mais juste, dites la vérité, soyez transparents.

Marion Duchatelet – Badsender
Justement, c’est un podcast normalement qui parle de marketing. Ça fait une demi heure qu’on parle de banque, mais c’est important parce que ça a permis d’éclaircir, en tout cas dans ma tête, certains points. Comment vous utilisez le marketing chez Only One ? Est ce que justement, vous l’utilisez pour vous faire connaître et justement faire connaître vos messages et déconstruire un peu des fausses idées ? Comment vous vous en servez ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Nous, on l’utilise pour deux choses. La première, c’est d’éveiller les consciences et de dire qu’au final, c’est un sujet… Je pense que le sujet du dérèglement climatique n’est plus vraiment quelque chose qu’on découvre. Pour autant, je pense qu’on parle beaucoup des problèmes, mais très peu des solutions. Donc, nous, on utilise le marketing pour apporter des solutions, dire qu’au final, tout n’est pas totalement joué, il faut qu’on s’y mette tous. On promeut notre proposition de valeur à travers du marketing en mettant en avant pourquoi aujourd’hui on propose ce compte de paiement et la solution qu’on y apporte. Pour autant, on n’est pas dans un marketing hyper agressif. C’est à dire que tu ne verras pas 36 posts sur les réseaux sociaux tous les jours. On essaie de faire des choses de manière assez sobre. Tu parlais en préambule des e mails. On dit que le marketing digital pollue beaucoup. À tort, ou à raison, bien entendu. On parle des serveurs, on parle des poids des e mails. L’idée, c’est de se dire comment on fait en sorte d’attirer un maximum de personnes en utilisant des leviers qui sont à notre disposition d’un point de vue marketing, mais sans abus non plus. Il faut pas non plus que ce soit un truc qui pollue les réseaux sociaux. On fait des posts sponsorisés de temps en temps sur Instagram, sur Facebook, etc. On communique sur notre raison d’être et surtout, on communique aussi sur le vrai du faux de tout ce qu’on peut entendre, lire ou écrire.

On essaie de faire en sorte aussi d’acculturer les gens sur ces sujets là, parce que tu l’as bien vu, marketer de la banque, c’est compliqué.

Marion Duchatelet – Badsender
Oui, c’est hyper dur.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Pour t’expliquer comment fonctionne une banque, tu as bien vu, j’ai utilisé des termes, j’essaie de de les vulgariser au mieux. Ça a des difficultés parce qu’en plus, j’ai cette déformation professionnelle de rentrer dans les détails. Quand tu es dans la banque, tu es très analytique, tu rentres vraiment dans les détails, etc. Et les gens ont besoin aujourd’hui de simplicité. Et je pense que c’est aussi pour ça que certains messages de greenwashing plaisent très bien d’un point de vue marketing. Dire « La banque pollue, nous, on ne pollue pas.» C’est très simple.

Marion Duchatelet – Badsender
Oui

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Là, tu te dis « Déjà, un, je ne savais pas que la banque polluait et deux, OK, tu ne pollues pas. Ok, tu me le dis, OK je te crois. » Nous, le marketing, on l’utilise en essayant de ne pas tromper les gens, de faire en sorte que les gens comprennent et qu’on ne tombe pas dans le greenwashing. Le simple fait que derrière OnlyOne, il y a la Société Générale, tu peux te dire d’emblée qu’on n’est pas du tout sincère et c’est en expliquant et en expliquant encore que là, oui, tu vas comprendre le pourquoi du comment. Mais sans chercher à comprendre, tu vas juger qu’on n’est pas sincère. Alors que c’est tout l’inverse.

Marion Duchatelet – Badsender
C’est ça qui est compliqué, c’est que les gens n’ont plus le temps. Donc ils veulent lire des choses rapidement, etc. Quand on est dans la lecture trop rapide, on voit la Société Générale, on se dit que ça décrédibilise alors que non, c’est juste pour sécuriser les fonds. Mais pour comprendre ça, il faut au moins une demi-heure de podcast. C’est tout le challenge.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est tout le challenge du marketing aujourd’hui pour nous. Ce qui est assez paradoxal, c’est que pour certains, le marketing, c’est très simple. Pour nous, ce qui a été le plus simple, c’était créer la technologie. Quand je dis « le plus simple », c’est que tout de suite, on s’est dit « On sait ce qu’on veut faire et on sait comment on va y arriver. On va créer notre propre technologie pour pouvoir accompagner un maximum de monde. » Donc d’un point de vue technologique, on n’a pas de soucis. D’un point de vue marketing, c’est compliqué. Et je le dis souvent à l’équipe, on ne va pas tomber dans le piège des messages trop simplistes. Bien sûr, on va attirer beaucoup de monde avec des messages simplistes, mais le problème, c’est qu’on va finir par mentir. Comme tu le disais, les gens veulent aller vite, mais à un moment donné, il y a des personnes qui vont commencer à creuser et se dire « En fin de compte, vous m’avez un peu menti sur certains sujets.»

Et, pour moi, ça, c’est rédhibitoire. Le marketing d’aujourd’hui, il me semble assez difficile parce qu’effectivement, tu dois avoir ce curseur qui doit être le juste équilibre entre bien vendre ce que tu fais, avec conviction sans tomber dans le trop simpliste, car ça peut être vite greenwashing, au final.

Marion Duchatelet – Badsender
On parlait de fréquence d’envoi tout à l’heure. Si tu publies trop fréquemment des messages, à un moment donné, on peut se poser des questions aussi sur la crédibilité. Est ce que la boite ne veut pas faire une croissance hyper rapide et du coup, et en fin de compte, il y a moins de sincérité et moins de crédibilité. Ou justement, trouver le curseur avec un rythme plus soft, en n’utilisant pas tous les GAFAM du monde pour pousser des messages Ça peut être aussi bien de réfléchir comme ça, mais encore une fois, le challenge est trouver le juste milieu entre « avancer quand même » et « convaincre des gens ».

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est toute une philosophie derrière OnlyOne. Tu parlais des GAFAM. Est ce que moi, ça me plaît de mettre des gros budgets marketing dans des boîtes qui ne payent pas leur impôt en France et qui en plus ont le monopole ? Moi, ça m’emmerde. Aujourd’hui, mon marketing, c’est du marketing très sobre. Bien sûr, je suis sur les réseaux sociaux parce que t’es obligé aujourd’hui, en 2023, si tu n’es pas sur les réseaux sociaux, tu n’existes pas. Pour autant, il y a d’autres solutions. On est partenaire de certains médias qui sont des médias durables, qui mettent en avant des sujets du réchauffement climatique et des solutions. On est partenaire aussi d’autres boîtes qui mettent en avant le produit OnlyOne auprès de leur communauté. Tu vois on essaie de trouver des leviers différents pour aller se faire connaître.

Marion Duchatelet – Badsender
Carrément. Des entreprises qu’on a interviewées jusqu’à maintenant dans ce podcast, le curseur n’est pas au même endroit. Le curseur est déterminé en fonction de la philosophie de la boite. Il y en a qui vont avoir un curseur un peu radical, genre aucun GAFAM. Mais dans ce cas là, elles ont d’autres leviers marketing, elles vont faire plus de salons et plus de conférences. Ça passe beaucoup par le marketing oral. Elles vont avoir un service client de dingue parce que, justement, pour essayer de convaincre un changement de consommation, ça passe beaucoup par la voix. On convainc beaucoup plus par la voix. Donc elles vont vachement maximiser sur les conférences, les Tedex, les salons, etc. D’autres entreprises vont bien appliquer ce qu’ils ont appris en école de commerce et qui vont se dire « Les réseaux sociaux, c’est canon. » C’est deux points de vue assez différents. Mettre le curseur au milieu ou un peu plus à droite qu’à gauche.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Je suis entièrement d’accord. Après, tu vas avoir des personnes qui vont te dire que l’avantage d’être à fond réseaux sociaux et de bouriner, c’est qu’elles vont en parler à un maximum de monde, sur une audience très large. Je pense qu’effectivement, tu peux poser la question de la sincérité. Est ce que c’est d’un point de vue business que tu le fais ou plutôt parce que tu vas alerter plein de gens sur le sujet. Mais quand ton post à chaque fois se finit par « Ouvre un compte chez moi » ou « Prend un truc chez moi », tu peux te poser la question de la sincérité.

Marion Duchatelet – Badsender
Si tu as des investisseurs, que tu as la pression parce qu’il faut faire du chiffre en deux ou trois ans, ce n’est pas la même chose.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Moi, je pense qu’il y a d’autres manières de faire que du marketing, que du marketing comme ça.

Marion Duchatelet – Badsender
C’est ça qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui, on est obligé d’inventer de nouvelles manières de faire pour ne plus faire comme avant.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Je discutais avec mon équipe l’autre jour et on imagine des idées. Si on est dans un lieu où il y a énormément de monde, on peut très bien imprimer des messages sur du papier recyclé ou du papier que tu plantes. Je ne sais plus comment on appelle ça.

Marion Duchatelet – Badsender
Oui, les graines à germer.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Voilà, c’est ça. On se retrouve un peu à l’ancienne. Moi, je me souviens d’une époque où on nous demandait de sortir dans la rue et aller taper aux portes pour expliquer ce qu’on faisait et comment on le faisait.

Marion Duchatelet – Badsender
Je pense que ce qui marque les gens, c’est de leur parler des points de blocage. Du coup, le rôle du marketing est de travailler sur les messages, sur ces points de blocage. Qu’est ce qui fait qu’un consommateur conscientisé, qui est militant dans sa consommation, qui achète au maximum local, en vrac, etc, qu’est ce qui fait que même lui, il n’arrive pas à changer de banque et reste dans une banque traditionnelle ? Est ce que c’est un sujet sur lequel vous travaillez ? Est ce que vous avez identifié les points de blocage et les freins qui font que des personnes ont du mal à changer de banque ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Il y en a plein. On les connaît. Déjà, la première chose, c’est que la plupart des gens vont te dire « Oui, mais moi, j’ai besoin d’avoir un compte dans une banque traditionnelle. » Un, par sécurité, parce que tu as vu des faillites de FinTech et de néo banques ces dernières années. Deux, en général, c’est parce qu’ils ont besoin de faire un prêt. C’est des personnes qui ont des crédits immobiliers qui se disent qu’ils sont mariés à vie avec leur banque, enfin jusqu’à ce que le prêt se termine. Mais c’est un mythe, une fausse croyance. En fait, non. La banque ne peut pas t’obliger à domicilier tes salaires à partir du moment où tu payes tes échéances.

Marion Duchatelet – Badsender
Ça a changé, ça, non ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Non, ça a toujours été le cas.

Marion Duchatelet – Badsender
Dernièrement, ça n’a pas changé ? Pour faire un nouveau prêt dans une banque traditionnelle, il faut que tu aies ton salaire ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
On ne peut pas t’obliger à rester dans une banque. Tu dois régler ton échéance de prêt, donc tu dois avoir un compte qui a cet argent chaque mois. Tu peux alimenter ce compte chaque mois avec de l’argent qui vient d’une autre banque. Aujourd’hui, on est multi-banquarisé. Il n’y a aucune obligation réglementaire à domicilier tes revenus dans une banque parce qu’elle te fait un prêt.

Marion Duchatelet – Badsender
Je pense qu’elle joue sur les mots.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Elle joue beaucoup sur les mots.

Marion Duchatelet – Badsender
Oui. En fait, pour toi, il y a un des freins qui est le côté sécuritaire. Mais on l’a vu que même si la FinTech à Impact fait faillite, c’est sécurisé à la banque de cantonnement, on est d’accord ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Où est elle la banque de cantonnement ? Nous, en l’occurrence, c’est en France, c’est la Société Générale, mais il faut se poser la question de savoir où est cantonné l’argent, c’est à dire quelle est la banque partenaire.

Marion Duchatelet – Badsender
Quand tu dis « où », c’est le pays ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Le pays, c’est ça. Parce qu’en fait, il y a des règles. Si la banque qui détient l’argent fait faillite, elle cotise dans son pays. Si tu as par exemple un compte que tu ouvres en France, mais dont la banque est, je ne sais pas moi, en Angleterre, c’est la règle du pays qui est prise en compte. C’est en Angleterre qu’il va falloir que tu récupères ton argent.

Marion Duchatelet – Badsender
Donc on vérifie que c’est bien en France. Donc, il y a ce frein là qui peut être soulevé. Il y a un autre frein lié au crédit : « J’ai mon crédit dans ma banque traditionnelle, je ne peux pas partir. » Et, si, en fait, tu pourrais très bien avoir ton crédit qui reste là bas et ton compte courant et ton épargne qui tombent ailleurs. Il faut juste s’assurer que chaque mois, tu fasses le bon virement pour assurer le crédit.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Exactement. Il faut éviter d’être à découvert. Tu as un autre frein aussi qui est la mobilité bancaire. Le fait de devoir transférer mes factures EDF, GDF, mes salaires, etc. La loi Macron sortie il y a quelques années, oblige les banques à faciliter la mobilité bancaire, ça reste encore un truc qui n’est pas totalement bien ficelé auprès des banques.

Tu as des gens pour qui c’est un peu la phobie administrative. C’est anxiogène. Mais normalement, c’est pris en charge par les banques, mais ça reste un frein.

Marion Duchatelet – Badsender
C’est vrai. Alors qu’en fin de compte, quand on liste les personnes qu’on doit prévenir, il doit en avait cinq, six ? En tout cas, je trouve que vous devriez lutter sur ces freins et proposer des solutions. De tuer les stress, de dire « La sécurité chez nous, c’est bon, on est en France. Le prêt, c’est bon. Vous pouvez faire les deux. »

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
C’est comme ce que tu disais tout à l’heure par rapport au marketing, c’est la force de l’humain. À un moment donné, il faut un service client qui explique et rassure les gens. Vous pouvez sauter le pas, basculer de manière sereine, à la fois d’un point de vue sécurité, mais aussi d’un point de vue administratif. Tout se fait de manière assez douce. Il y a pas vraiment de grosses contraintes. Aujourd’hui, on est multi bancarisé, donc moi, ça me choque pas d’avoir encore un compte dans une banque traditionnelle parce que tu as un PEL, parce que tu as une assurance vie que tu ne peux pas transférer. Ça aussi, c’est des freins, parce que quand tu as une assurance vie auprès d’une banque, ce n’est pas transférable. Parfois, c’est aussi très sentimental. Il y a des personnes qui disent « C’est le compte que mes parents m’ont ouvert ». Je garde un petit compte là bas. Effectivement, je suis d’accord, il faut peut être travailler beaucoup sur ces freins là et faire en sorte que les gens se disent « C’est plus sain et en plus c’est facile ».

Marion Duchatelet – Badsender
Vous êtes combien chez OnlyOne maintenant ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
On est 15.

Marion Duchatelet – Badsender
Il y en a qui s’occupent du marketing ou vous êtes multitâches ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Moi, je suis multitâches. Le marketing, ce n’est pas mon fort, je te l’avoue. Mais on a trois personnes qui s’occupent du marketing.

Marion Duchatelet – Badsender
D’accord. Est ce que toi, tu as des noms d’entreprises qui t’inspirent dans leurs démarches ?

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Côté banque, oui, il y a La Nef. Elle ne propose pas encore de compte courant, mais je pense qu’elle va en proposer dans pas longtemps. En termes de transparence, tu ne peux pas mieux faire. La banque postale aussi. C’est une banque historique, qui existe depuis toujours. Tu sais, dans le secteur bancaire, on disait que la banque postale, c’est la banque qui acceptait les personnes qui étaient refusés par les banques « traditionnelles ». Elle a ce côté citoyen depuis toujours. Et après, il y a des marques comme Patagonia, notamment avec ce qu’a fait le patron récemment. C’est des marques comme ça où à la fois t’as un impact positif, mais en plus t’as des leaders, des dirigeants qui montrent l’exemple.

Marion Duchatelet – Badsender
Ils donnent l’inspiration.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Ils donnent l’inspiration, exactement.

Marion Duchatelet – Badsender
Je te remercie beaucoup, Kamel, pour ton temps.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Avec plaisir, Marion. Désolé si j’ai été trop technique à un moment.

Marion Duchatelet – Badsender
Merci d’avoir éclairé le brouillard qu’il y avait dans ma tête sur ce secteur là. C’est beaucoup plus clair maintenant.

Kamel Naït-Outaleb – OnlyOne
Avec un grand plaisir.

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