Interview : Rachat de Geer.io par Sarbacane, rencontre avec Alain Soundirarassou et Mathieu Tarnus

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geerioComme on vous l’annonçait il y a un peu plus d’une semaine, Sarbacane Software vient de faire l’acquisition de la plateforme d’automatisation marketing Geer.io. À l’occasion du salon e-commerce Paris 2015, j’ai eu l’occasion de m’entretenir pendant une demi-heure avec Alain Soundirarassou, le fondateur de Geer.io et avec Mathieu Tarnus, CEO de Sarbacane Software.

Jonathan Loriaux : La semaine dernière vous avez annoncé un rachat de geer.io par Sarbacane. Avant de parler des raisons du rachat, il serait intéressant de savoir d’où vient le produit et pourquoi vous avez démarré le projet. Est-ce qu’il y avait un manque très précis détecté dans le marché ou… ?

Alain Soundirarassou : Depuis de nombreuses années j’utilisais l’automatisation marketing pour développer le chiffre d’affaires des sites e-commerces dont j’étais responsable. Or, les solutions que j’utilisais étaient coûteuses et complexes à utiliser et donc inaccessibles aux petits et moyens sites e-commerce. Pourtant, ces derniers peuvent complètement tirer parti de l’automatisation marketing pour augmenter leurs chiffres d’affaires. Il manquait donc une solution adaptée à ces sociétés, à la fois en termes d’usage, de technologie, ainsi que de pricing.

JL : Depuis vos débuts en 2013, avez-vous vu d’autres acteurs se développer sur votre créneau ? Est-ce que vous êtes arrivé au sein d’un mouvement général vers ce type d’outil destiné à des structures plus raisonnables ou est-ce qu’aujourd’hui, finalement, le manque que vous essayez de combler est toujours présent ?

AS : En 2013, nous avions identifié que l’automatisation marketing allait devenir une tendance dans le domaine de la communication digitale. Depuis d’autres acteurs s’y sont mis en rajoutant une brique à leurs solutions existantes, mais aujourd’hui, je pense que l’on est encore la seule solution vraiment dédiée à 100 % aux sites e-commerce et entièrement basées sur des scénarios adaptés au cycle de vie d’un client e-commerce.

JL : Si je suis un gestionnaire de site e-commerce et que je veux mettre en place de l’automatisation, quels sont les étapes du déploiement de geer.io ? Comment je dois réfléchir la mise en place de l’automatisation marketing en utilisant votre outil ?

AS : Avec geer.io, c’est assez simple. Aujourd’hui, on se connecte sur Prestashop ou Magento à l’aide d’un module. C’est vraiment du plug and play. Une fois que l’e-commerçant est connecté, nous allons synchroniser ses données avec Geer.io. Ensuite, le paramétrage et l’activation des scénarios se passe directement sur notre plateforme.

JL : Peux-tu nous donner quelques exemples de scénarios qui sont prévus par défaut ?

AS : La valeur ajoutée de geer.io par rapport aux autres solutions c’est de fonctionner avec des scénarios pré-paramétrés. Cela permet de simplifier énormément l’utilisation de la solution. Nous avons choisi de développer six scénarios qui correspondent à 90 % des usages en automatisation marketing pour l’e-commerce : la relance de panier abandonné, la relance des clients inactifs, l’anniversaire du client, le welcome pack – c’est-à-dire des clients qui viennent d’ouvrir un compte, mais qui n’ont pas encore commandé -, le suivi de commande et la réactivation de clients.

JL : Il y a quelques jours, Sarbacane a annoncée avoir racheté geer.io. Comment vous êtes-vous rencontré et quelle est la brique que vous essayez de combler ou la zone fonctionnelle que vous avez essayé de renforcer chez Sarbacane ?

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Mathieu Tarnus : Nous nous sommes rencontré dans le microcosme des startups parisiennes, on a d’abord discuté produit, puis, on s’est rapidement rendu compte qu’on avait un peu la même philosophie. On s’est ensuite revu chez nous, chez Sarbacane, en passant encore une fois un après-midi à discuter produit. Et là, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Pendant les 10 premières années de notre vie, nous avons vécu sur notre seule activité d’édition du logiciel Sarbacane. Depuis quelques années, nous avons amorcé une stratégie de diversification de nos activités toujours dans l’univers du digital et du marketing et toujours pour une cible de PME. Le marketing automation figurait tout en haut de la liste des sujets à explorer. En même temps qu’on réfléchissait en interne sur ce que nous pouvions développer avec nos équipes, nous nous sommes rencontrés avec Alain. Pur coïncidence ou coup du destin, en tout cas c’est arrivé au bon moment ! Cette acquisition nous permet d’aller plus vite et d’intégrer une équipe solide et déjà bien imprégnée du métier.

JL : Est-ce que c’est la première fois que Sarbacane rachète une société ?

MT : Oui, c’est la première fois qu’on rachète une entreprise. Mais ce ne serait peut-être pas la dernière…

JL : D’accord ;-).

MT : Sarbacane Software a atteint une certaine maturité, l’idée c’est de se développer à la fois sur nos métiers historiques, à l’international, mais aussi de se diversifier. On déjà commencé avec Primotexto, il y a trois ans. Ça, c’était un développement propre. Geer.io, c’est une acquisition, ce sont les opportunités qui nous guide et rien d’autre. Ce qui est intéressant avec Geer.io, c’est son approche produit, car elle rejoignait très fortement ce que nous cultivons depuis toujours chez Sarbacane, développer des logiciels simple, efficaces et accessibles. Sarbacane, a toujours été et restera toujours orienté vers les TPE et les PME, vers des entreprises qui ont besoin de simplicité. Il est hors de question d’évolution vers une offre « globale » ou fourre-tout dans laquelle nos clients se perdraient assurément. Les usines à gaz à plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce n’est pas trop notre truc chez Sarbacane.

AS : Nous nous sommes rejoints sur la vision de ce que devait être un produit aujourd’hui. Notre choix avec cette idée est de faire quelque chose qui soit le plus simple possible et qui correspond à 80 % des besoins du marché.

MT : J’ajoute que nous sommes très attaché à notre métier d’éditeur de logiciels chez Sarbacane, on apprécie quand ce sont nos clients qui utilisent nos solutions logiciels et non des Account Manager chez nous au service de celui-ci. On aime le self-service, et Geer.io est pleinement dans cet esprit.

JL : Si vous êtes amateur de simplicité et de fonctionnalités claires et précises, est-ce que ça veut dire que geer.io a déjà atteint son niveau de maturité ? Au-delà des six scénarios qui existent aujourd’hui, avez-vous des pistes pour aller plus loin tout en gardant la simplicité d’usage derrière l’outil ?

AS : Heureusement, il y a encore plein de choses à explorer. Je pense que nous sommes vraiment au tout début de ce qu’on peut faire. Après, il est certain que nous ne courons pas après l’ajout de fonctionnalités parce que vraiment la volonté ce n’est pas de créer une usine à gaz. Mais il y a encore plein de choses à faire en termes de scénarios marketing ou de media ; j’ai toujours considéré que le but de geer.io c’était envoyer le bon message à la bonne personne, mais aussi via le bon media. C’est pour ça que, dès le début, j’ai intégré le SMS Marketing en plus de l’email. Mais on peut imaginer que demain on puisse communiquer aussi via d’autres media. On essaie de donner la possibilité à nos clients de choisir le media le plus adéquat par rapport à un profil client à un moment donné.

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L’auteur

Une réponse

  1. Bonjour,

    Je suis le gérant fondateur de la solution ShopyMind. Solution lancée début 2013.

    Je suis très heureux qu’un concurrent direct voie enfin le jour. C’est de très bon augure.

    Je souhaitais simplement rappeler que Geer n’est pas le seul à proposer une solution d’automation marketing exclusivement destinée aux ecommerçants puisque nous le proposons aussi depuis 2013 et sommes apparue selon moi, quelque temps avant Trigger. Mais Alain est au courant puisque nous avons le plaisir d’échanger ensemble.
    Il y a donc une erreur que c’est glissé dans l’interview.

    Ceci étant, je félicite l’équipe Sarbacane et Geer pour cette fusion. Il est important pour les consommateurs d’avoir le choix de la solution qu’il souhaite utiliser.

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